fait, du salon de Mme Roland, que l’impulsion était donnée.
Ce fut alors que Mme Roland acquit la conviction de sa supériorité. On en trouve l’aveu dans ses Mémoires où, après avoir dit combien elle avait été frappée de la médiocrité des hommes en place, elle ajoute : « C’est de cette époque que j’ai pris de l’assurance ; jusque-là, j’étais modeste comme une pensionnaire de couvent ; je supposais toujours que les gens plus décidés que moi étaient aussi plus habiles. » Après la fuite du roi et son arrestation à Varennes, Mme Roland se mit à la tête d’un projet de journal intitulé le Républicain. Il n’en parut que deux numéros ; les tentatives pour établir la République étaient prématurées.
Les événements se précipitent. Roland devient ministre en 1792. Mme Roland préside à tous ses travaux. Sous le nom de son mari, elle a l’idée d’écrire au gouvernement cette lettre, devenue célèbre, sur la marche à suivre pour regagner la confiance publique, et où elle donne au roi de cruels conseils, sans un seul mot de bienveillance et d’encouragement.