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les femmes écrivains de la france

Elle passa un an dans un couvent pour se préparer à sa première communion, puis l’année suivante chez son aïeule paternelle. Elle reprit dès lors ses premiers exercices, fit des extraits de ses lectures et se mit à étudier la physique, les mathématiques, ainsi que les ouvrages de philosophie et de théologie. Elle avait rapporté du couvent des dispositions tendres et recueillies. Elle aimait les livres de piété. Ce fut de ces livres mêmes que le doute s’introduisit dans son esprit. Dans les ouvrages de controverse religieuse, à côté d’une réponse, elle lisait une objection philosophique à laquelle on n’opposait pas toujours des armes bien fortes. Elle commença dès lors à raisonner sa croyance. Il y avait loin de là au scepticisme où elle devait arriver quelques années plus tard, après avoir été successivement cartésienne, janséniste, stoïcienne et déiste ; mais le premier pas était fait.

Elle retourna alors chez son père. Mme Roland raconte et place à cette époque, dans ses Mémoires, certaines sensations involontaires qui annonçaient une constitution ardente et hâtive. Glissons sur ces premières années si