qu’elle dictait à son institutrice. Elle apprenait, par routine et sans vouloir déchiffrer une note, à jouer du clavecin et à chanter les plus beaux morceaux. Après la mort de son père, qui deux ou trois fois voulut refaire sa fortune et deux ou trois fois la perdit, elle fut recueillie, avec sa mère restée sans ressources, par le riche financier La Popelinière. Sans perdre son goût pour les plaisirs, elle comprit la nécessité de l’étude et s’y livra avec ardeur. Elle n’avait pas seize ans lorsque le comte Bruslart de Genlis, colonel des Grenadiers de France, depuis marquis de Sillery, en devint amoureux et l’épousa.
Par son mariage elle se trouva la nièce d’une très grande dame, Mme de Montesson, maîtresse, puis femme du duc d’Orléans. Ce fut une protection toute trouvée. En 1782, la comtesse de Genlis reçut le titre de gouverneur des enfants du duc. Voilà donc cette jeune femme jouant au Palais-Royal le rôle qu’avaient joué Bossuet et Fénelon à Versailles, et présidant à l’éducation du prince qui fut plus tard le roi Louis-Philippe, et à celle de sa sœur, la princesse Adélaïde.
Naturellement, au début de la Révolution,