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xviiie siècle

quement son amant et le mit à la tête d’une maison qui devint le rendez-vous de la plus brillante compagnie. Grâce à ces liaisons, il lui fut facile de s’occuper de l’avancement de son frère, à qui elle procura une fortune rapide. Sa dernière intrigue eut une fin tragique. La Fresnaye, conseiller au Grand-Conseil, et l’un de ceux qu’elle domina le plus longtemps, se tua ou fut tué chez elle d’un coup de pistolet. Mme de Tencin, qui avait alors quarante-cinq ans, fut arrêtée, conduite au Châtelet, puis à la Bastille, (1726), sous la prévention d’assassinat. Cependant l’accusation fut abandonnée et, quelques mois après, elle recouvra sa liberté.

Dès lors, Mme de Tencin tient une conduite qui ne lui attire plus que des éloges. Elle se livre avec ardeur à l’étude et fait sa principale préoccupation de rassembler chez elle les hommes les plus distingués dans les lettres et les sciences. Elle compose, dans une langue qui tient beaucoup du siècle de Louis XIV, des romans dont les meilleurs ont été mis en parallèle avec ceux de Mme de La Fayette, sans avoir trop à souffrir de ce rapprochement. Elle y met plus