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les femmes écrivains de la france

de Montfleury, près de Grenoble, où elle était née. Puis, après cinq ans de profession, elle proteste contre ses vœux et contre la contrainte qu’elle avait subie. Grâce à son directeur qui devint amoureux d’elle, elle réussit à passer de son cloître dans un Chapitre de Neuville, près de Lyon, en qualité de chanoinesse. Elle ne tarde pas à quitter Neuville et vient à Paris où les agréments de son esprit et de sa figure lui assurent bientôt des amis puissants et nombreux.

Fontenelle fut séduit un des premiers. Il sollicita du pape un rescrit qui la dégageât de tous liens religieux. Il paraît qu’il l’obtint ; mais, comme on apprit en Cour de Rome que la demande reposait sur un exposé de faits peu exact, il ne fut pas lancé. Mme de Tencin s’en passa et ne s’en donna pas moins entièrement au monde.

Elle eut successivement des liaisons avouées avec d’Argenson, avec Bolingbroke, avec le chevalier Destouches, dont elle eut un fils qui fut d’Alembert. Le régent, qui la compta au nombre de ses maîtresses, s’en fatigua vite ; mais le cardinal Dubois, charmé de son esprit, fut publi-