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les femmes écrivains de la france

vait désirer, sans d’autres prétentions à l’admiration de la postérité.

Françoise d’Issembourg-d’Happencourt (1695-1758) descendait d’une famille ancienne, mais ruinée. Elle était, par sa mère, petite nièce de Callot. Son père était major de gendarmerie du duc de Lorraine, à Nancy. Elle fut mariée fort jeune à Hugues de Graffigny, chambellan du duc de Lorraine, homme violent et brutal avec qui elle courut plusieurs fois risque de la vie. Les mauvais traitements qu’elle reçut pendant bien des années amenèrent enfin une séparation judiciaire avec son mari, qui finit ses jours dans une prison.

Elle n’avait pas moins de cinquante ans, quand elle fit ses débuts dans la littérature, par une petite Nouvelle espagnole, qui parut sous ce titre : Le mauvais exemple produit autant de vertus que de vices. Cette faible composition, récit mêlé de maximes jusqu’à l’abus, fut imprimé dans le Recueil de ces Messieurs (1745).

Deux ans plus tard, elle établit sa réputation par la publication des Lettres péruviennes, dont Mme de Genlis a dit que : « C’est un roman char-