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introduction

cultivèrent divers genres de littérature et surtout le genre érotique. Le temps malheureusement n’a conservé aucun de ces ouvrages qui fondaient leur renommée. Toute l’antiquité atteste que les modernes ont fait à cet égard une perte immense. Sapho, dont nous ne possédons que quelques vers, reste à jamais comme un grand nom.

Rome, héritière directe de la littérature grecque, se montre en bien des points la rivale et l’émule d’Athènes. Pourtant, sur le point qui nous occupe, elle ne nous offre rien de semblable. Quoique se trouvant plus mêlées aux hommes et même un peu à la vie publique, les femmes semblent y avoir développé surtout leur goût naturel pour la toilette. On nous parle beaucoup du luxe effréné auquel se livrèrent les dames romaines sous l’Empire, mais bien peu de leur application à perfectionner leurs qualités intellectuelles. On voit la fière matrone de la ville aux Sept Collines sortir parfois de son gynécée, mais c’est pour exciter, ou même partager le dévouement patriotique de ses fils ou de son époux. Comment leur serait-il venu à l’idée d’en descendre pour se livrer à des travaux lit-