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siècle de louis xiv

ductions, dont les défauts sont bien connus ; mais, si nous ne pouvons nier l’inutilité de ses longues périphrases, le manque d’élégance et la lourdeur de son style, nous devons au moins lui savoir gré d’avoir contribué, dans une large mesure, à vulgariser en France l’Iliade et l’Odyssée.

C’est à la défense des anciens et particulièrement d’Homère, que Mme Dacier consacra la fin de sa vie. Lamotte et Fontenelle venaient de renouveler la Querelle des Anciens et des Modernes. Mme Dacier entra résolument dans la lutte et défendit les anciens comme des Divinités sans défauts. Lamotte, qui ne savait pas le grec, prétendit épurer Homère en l’abrégeant, au lieu de le traduire, et en outre, dans la préface de son abrégé en vers français de l’Iliade, il se permettait de juger sévèrement, — ou plutôt trop légèrement, — le prince des poètes. Mme Dacier dirigea contre lui son Traité des causes de la corruption du goût (1714).

Mais le zèle de la bonne cause entraîna l’auteur bien au delà des bornes que prescrivent le goût et la politesse dans ces sortes de discus-