Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
siècle de louis xiv

rence, et assez, de grec pour lire Anacréon, Callimaque, Homère et les tragiques. Un nouveau motif d’émulation vint bientôt seconder ces heureuses dispositions. Son père lui donna pour émule et compagnon de ses études le jeune Dacier. Cette conformité de goûts et de travaux deviendra plus tard une alliance en 1783. On se rappelle le mot plaisant qui courut à l’occasion du mariage de M. Dacier avec Mlle Lefèvre : on l’appela le Mariage du grec et du latin.

Mais avant cette époque, le bruit public avait déjà fait connaître le nom de Mlle Lefèvre au duc de Montausier, à qui elle fut hautement recommandée. Le duc la chargea de travailler à quelques-uns des auteurs destinés ad usum Delphini. On la vit alors interpréter et commenter avec succès Florus (1674), et publier la même année le texte des Hymnes de Callimaque avec une traduction latine et des notes. Elle traduisit ensuite Anacréon et Sapho (1681), et édita, quelques mois après Aurelius Victor.

L’année même de son mariage elle fit paraître Eutrope : Eutropii historiæ romanœ breviarium.

Son alliance fut heureuse et surtout féconde