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siècle de louis xiv

rent unis par les liens d’une amitié qui dura vingt-cinq ans. Cette union adoucit la misanthropie et embellit les vieux jours de l’auteur des Maximes. Mme de La Fayette accueillit chez elle les hommes les plus remarquables de l’époque, et surtout La Fontaine et Segrais.

C’est même sous le nom de Segrais que parut son premier roman : Zaïde. Segrais ne lui avait donné que quelques conseils, Huet n’avait fait que l’orner, en guise de préface, d’un Traité sur l’origine des romans, ce qui n’empêcha pas Mme de La Fayette de dire, à ce propos, « qu’ils avaient marié leurs enfants ensemble. »

Ce livre obtint un grand succès. Les libraires demandaient des Zaïde, comme plus tard ils devaient demander des Lettres persanes. « Ce chien de Barbin ne peut me souffrir, disait Mme de Sévigné, parce que je ne lui fais pas de Zaïde. »

Ce roman ne diffère pas beaucoup cependant, pour le fond, des romans d’aventure ou d’amour alors en vogue. La délicatesse du pinceau ne s’y révèle que par les détails.

Au contraire, la Princesse de Clèves, qui suivit, annonce un art tout nouveau. Cette fois le roman