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les femmes écrivains de la france

au Havre en 1632. Son père, Aymar de Lavergne, était gouverneur de cette ville, et sa mère, Marie Pena, appartenait à une ancienne famille de Provence. Comme Mme de Sévigné, elle eut pour maître Ménage qui, avec le concours du P. Rapin, lui enseigna les lettres antiques.

À vingt-deux ans, elle épousa le comte de La Fayette, qu’elle perdit de bonne heure et dont elle eut deux fils. L’un d’eux fut le célèbre marquis de La Fayette.

L’une des femmes les plus spirituelles de la cour de Louis XIV, elle se distinguait également dans les réunions littéraires de l’hôtel de Rambouillet. Au milieu des séductions du faux-goût, elle sut conserver un jugement sûr et montra toujours cette raison calme et réfléchie, ce mélange de sagesse et d’émotion contenue que l’on retrouve dans ses écrits. La Rochefoucauld inventa ce mot pour la peindre : « Elle est vraie ! » Rien ne la flatta jamais plus que cet autre mot de Segrais : « Votre jugement est supérieur à votre esprit. »

Mme de La Fayette et La Rochefoucauld vécu-