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les femmes écrivains de la france

Charles de Sévigné, son fils, s’efface un peu entre cette sœur préférée et cette mère incomparable. C’était à la vérité un incorrigible coureur d’aventures. Après avoir mené de front les armes et les plaisirs, il prit en dégoût la carrière militaire ; il renonça aux armes pour ne plus songer qu’aux plaisirs. Il fut l’amant de la Champmeslé, de Ninon de Lenclos, de bien d’autres. Dans une de ses lettres, Mme de Sévigné nous apprend cependant que les deux premières eurent à se plaindre de sa conduite, au point que Ninon l’appelait, pour sa froideur : « Une vraie citrouille fricassée dans la neige. » Sa mère, qu’il prenait souvent pour confidente de ses intrigues amoureuses, accepta de bonne grâce ce rôle difficile afin de conserver sur lui une influence dont elle usait suivant l’opportunité des circonstances. C’est grâce à elle que plus tard il contractera un mariage à la fois avantageux et honorable avec Marguerite de Bréhant-Mauron (1684).

Malgré la préférence accordée à sa sœur — et dont il n’était pas jaloux, — c’était lui qui ressemblait le plus à sa mère et qui vraisemblablement l’aima avec une plus grande sincérité.