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siècle de louis xiv

ainsi qu’un soir, Louis XIV ayant dansé avec elle, elle fut tellement éblouie qu’en regagnant sa place elle dit à son cousin : « Il faut avouer que nous avons un grand roi ! » — « Je le crois bien, répondit Bussy, après ce qu’il vient de faire ! »

On sait pourtant que la généreuse amitié qu’elle conserva à Fouquet dans sa disgrâce jeta un certain froid dans ses relations avec la Cour. C’est sans doute ce qui la détermina, vers 1678, à n’y plus faire désormais que de rares apparitions. À part deux ou trois voyages en Provence pour voir la comtesse de Grignan, elle vécut paisiblement au sein de la Société choisie dont elle était le centre, tantôt à Paris, à l’hôtel Carnavalet où les réunions des beaux esprits étaient presque aussi suivies qu’à l’hôtel de Rambouillet, tantôt en Bretagne, dans sa terre des Rochers.

C’est à sa fille que Mme de Sévigné a adressé le plus grand nombre de ses lettres. C’est une chose assez étrange que, de ses deux enfants, celui qui obtient toutes les préférences de sa mère et, pour ainsi dire, toute son adoration enthousiaste, c’est sa fille, la plus jolie fille de France.