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siècle de louis xiv

illuminait son visage et faisait dire que la joie était le véritable état de son âme et qu’une seule personne comme elle tenait lieu d’une grande compagnie. (C’est le mot d’Agnès Arnaud).

« Il me semble, — dit aussi Arnaud, le frère d’Arnaud de Pomponne, — que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de Monsieur son fils et de Mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poètes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la petite Diane, tant il éclatait d’agrément et de beauté dans la mère et dans les enfants. »

En 1669, Mme de Sévigné épousa le comte de Grignan et, quinze mois après, les deux époux quittèrent Paris pour aller vivre en Provence où M. de Grignan venait d’être nommé lieutenant général en remplacement de M. de Vendôme (1671). (Voir Appendice.)

C’est alors que pour trouver une compensation à cette séparation cruelle, autant que pour distraire sa fille, Mme de Sévigné entreprit cette correspondance qui durera vingt-sept années et à