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les femmes écrivains de la france

Mme de La Fayette, qui lui disait : Le goût d’écrire vous dure encore pour tout le monde, il m’est passé pour tout le monde, et si j’avais un amant qui voulût de mes lettres tous les matins, je romprais avec lui. »

Le 1er août 1644, elle épousa Henri de Sévigné, mari batailleur, joueur et débauché, qui ébrécha la fortune de sa femme. Celle-ci fut très malheureuse. Conrard disait qu’il y avait cette différence entre Mme de Sévigné et son mari, que celui-ci estimait sa femme sans pouvoir l’aimer, tandis qu’elle l’aimait sans pouvoir l’estimer. Il paraît, d’après ce même Conrard, que le marquis ne se gênait pas pour dire à la marquise : « Je crois que vous seriez très agréable pour un autre, mais pour moi vous ne sauriez me plaire. » Il préférait sans doute les charmes plus piquants de Ninon de Lenclos dont il fut l’amant.

En 1650, il avait pour maîtresse une dame de Gondran, qui recevait aussi les soins du chevalier d’Albret. Une discussion à propos de cette femme amena les deux rivaux sur le terrain. Le marquis de Sévigné reçut dans la poitrine un