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siècle de louis xiv

Six ans plus tard, Marie de Rabutin perdit sa mère, Marie de Coulanges, morte en 1632. La jeune orpheline fut placée sous la tutelle de son oncle, l’abbé de Coulanges, qui ne négligea rien pour lui donner une éducation parfaite.

Elle eut en vérité deux maîtres singuliers, Ménage et Chapelain, qui s’employèrent de leur mieux à lui enseigner, outre le français, l’espagnol, l’italien et même le latin. Pour mieux dire, ses deux grands maîtres furent la société de son temps et la nature.

La cour d’Anne d’Autriche où elle fut présentée toute jeune acheva de polir son esprit. « Par là elle est devenue ce génie charmant qui, à travers des élans d’éloquence familière, a surtout réussi à faire une chose classique de l’art de dire des riens. Mme de Sévigné écrit des Lettres comme La Fontaine des Fables ou Molière des Comédies ; elle fait de sa correspondance tout un drame dont elle s’amuse elle-même, qui met son imagination en verve et où son esprit se prodigue sans s’épuiser jamais, bien différente en cela d’une de ses contemporaines d’une humeur plus sobre,