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siècle de louis xiv

ne songeais pour lors, — dit-elle, — qu’à me divertir de tout ce que je voyais, comme d’une belle comédie qui se jouait devant mes yeux. » Telle est du moins l’idée que nous donne d’elle Mme de Sévigné, qui n’en parle qu’une fois pour nous la montrer rêvant profondément, idée que vient confirmer la lecture de ses Mémoires, qu’elle avait entrepris d’écrire par attachement et reconnaissance pour la Reine : « Ce que j’ai mis sur le papier, — dit-elle dans l’avertissement, — je l’ai vu et je l’ai ouï ; et pendant la régence, qui est le temps de mon assiduité auprès de cette princesse, j’ai écrit sans ordre de temps et quelquefois chaque jour, ce qui m’a paru tant soit peu remarquable. J’ai employé à cela ce que les dames ont accoutumé de donner au jeu et aux promenades, par la haine que j’ai toujours eue pour l’inutilité de la vie des gens du monde. »

On trouve en effet dans cet écrit un caractère de simplicité et de vérité qui entraîne la confiance. Son style, ainsi que le remarque Sainte-Beuve, est simple, uni, assez peu correct dans l’arrangement des phrases, retouché maladroi-