premier secrétaire perpétuel de l’Académie ; mais plus que tout autre, paraît-il, Madeleine de Scudéry méritait l’épithète que Ninon adressait aux Précieuses, qu’elle appelait assez heureusement les Jansénistes de l’amour ; et elle voulut toujours rester étrangère au sentiment sur lequel elle passa sa vie entière à disserter avec la métaphysique du cœur.
On nous fera facilement grâce de la liste assez longue des ouvrages de Mlle de Scudéry. Leurs défauts appartiennent moins à elle-même qu’à la société dont elle était le peintre fidèle. Il est même, au contraire, bon nombre de pages détachées qu’on trouverait excellentes si on oubliait leur entourage. On peut en dire autant de ses nombreuses pièces de vers, dont plusieurs ne manquent pas de naturel. Son joli quatrain sur les œillets du Grand Condé vaut à lui seul plus d’un poème du même temps :
En voyant les œillets qu’un illustre guerrier
Arrose d’une main qui gagne des batailles,
Souviens-toi qu’Apollon a bâti des murailles,
Et ne t’étonne pas que Mars soit jardinier.
« Lorsqu’on lit les auteurs contemporains, —