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LES GUÊPES.

« Oh ! papa, dit Melchior, qui suivait avec attention le travail du jardinier, voyez donc cette grosse boule toute couverte de petites pierres et de petits coquillages !

— C’est l’habitation des guêpes que nous avons détruites hier au soir. »

Le jardinier dégagea entièrement cette boule de la terre où elle était enfouie ; puis, après avoir vidé l’eau qu’elle contenait et s’être bien assuré qu’il n’y restait pas une seule guêpe vivante, il la remit à M. Barrus, qui l’emporta dans son cabinet, suivi des deux enfants, pour la leur faire examiner.

M. Barrus eut beaucoup de peine à couper ce nid pour en mieux voir la structure intérieure.

« Se peut-il, papa, dit Melchior tout étonné, que des guêpes aient pu faire le carton qui tapisse la muraille de cette boule, qu’on pourrait bien appeler une sphère ? Il a plus de deux centimètres d’épaisseur.

— Oui, mon enfant, ce sont bien elles qui ont fait ce carton destiné à garantir leur demeure souterraine de l’humidité.

— Comme il est joli, ce carton ! dit Armande, avec ses raies jaunes, grises et brunes ! Voyez donc ! ce nid a deux portes.

— L’une pour entrer, l’autre pour sortir, ma sœur.

— Précisément, mon garçon ! Ces insectes, ne