Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
LES GUÊPES.

creuse horizontalement en terre, à plus d’un pied de profondeur. Pour faire cette longue galerie, le pauvre insecte détache la terre avec ses mandibules, et la porte hors de ce trou au fond ; duquel il déposera son œuf. »

On alla dîner. Pendant le dessert, d’énormes guêpes vinrent se poser sur les fruits qui couvraient la table. Mme Barrus, craignant d’en être piquée, s’agitait beaucoup.

« Calme-toi donc, ma bonne amie, et mange en repos. Ces grosses guêpes sont les plus inoffensives de toutes : elles ne sont dangereuses que pour les mouches dont elles font leur proie ; et pour qu’elles piquent l’homme, il faut qu’elles soient bien inquiétées par lui.

— Papa, dit Armande, les boules que font ces guêpes-là doivent être bien grosses ?

— Ma fille, elles construisent leur nid dans quelque crevasse d’un vieux mur, et le plus souvent dans le tronc d’un arbre creux. Elles en agrandissent la cavité en détachant par petits fragments, le bois qui les gêne. »

Le soir même, la famille se promenait dans une grande prairie à peu de distance de la maison. Les enfants folâtraient avec Ariel, leur chien favori. Tout à coup le pauvre animal, qui fouissait la terre, au pied d’un arbre, fit un bond en poussant des hurlements affreux. Les enfants coururent à lui ;