Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
LES GUÊPES.

d’aucun être, ne se sert de cette arme que pour sa défense personnelle. »

En parlant ainsi, ils étaient arrivés tout auprès des ruches.

« Tenez, mes enfants, nous arrivons juste à temps pour observer un exemple de ce que je viens de vous dire. Voyez-vous le combat de cette guêpe contre une abeille, tout auprès de la ruche ?

— Oui, papa ; voyez donc comme elle la tient par le corselet ! La pauvre abeille se démène fort pour se tirer des pattes de cette bête féroce. Ah ! la voilà qui tombe en convulsion.

— C’est que la guêpe est parvenue à enfoncer son dard entre la tête et le corselet.

— Tiens ! dit Armande, qui s’était approchée malgré sa résolution de ne plus s’occuper des guêpes, la voilà, cette vilaine, qui suce une goutte de miel sortant de la trompe de sa victime ! et qui l’emporte, ajouta son frère. Qu’en veut-elle faire ?

— Sans doute elle va la donner à sa larve. Tu vois bien que ce n’est pas par férocité qu’elle a tué l’abeille, mais seulement pour avoir la nourriture nécessaire à son petit.

— Allons voir son nid, cher papa, car je comprends bien que ce n’est pas là cette même guêpe qui le suspend aux arbustes.

— Ce nid serait assez difficile à trouver, mon ami, d’autant plus que chacune le fait à part. Elle le