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LES FLEURS AQUATIQUES.

— Les demoiselles, dit Lionel, en présentant une demoiselle bleue et une verte à Lydie, s’appellent des libellules.

— Eh bien, moi, j’aime mieux les appeler demoiselles, répliqua la petite fille un peu piquée. Maman, ayez donc la bonté d’en tenir une pendant que j’examinerai l’autre. Voyez donc ces deux yeux de cristal tout ronds ? des yeux plus gros que le reste de la tête.

— Ne remarques-tu pas, ma fille, les trois autres qui sont lisses et placés au sommet de cette tête.

— Pourquoi cet insecte a-t-il tant d’yeux que cela ?

— Sans doute parce qu’il a beaucoup d’ennemis dont il craint l’approche, et aussi une proie difficile à surprendre.

— Quel beau corps rayé de vert brillant avec des bandes de velours noir ! continua Lydie en examinant toujours sa libellule ; quelle grâce elle a dans toute sa longue personne, ma demoiselle ! Je voudrais, comme dans les contes de fées, avoir une robe faite de la gaze de ses ailes.

— Regarde celle qui effleure ces feuilles d’iris ! elle agite ses ailes avec tant de prestesse que l’on voit à peine son corps à travers l’espèce d’auréole mouvante dont elle s’entoure.

— La pauvre créature, dit M. Legentil, se hâte