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LES FLEURS AQUATIQUES.

— Dites-la-nous à la vôtre, je vous en prie, maman, s’écrièrent ensemble les trois enfants.

— Volontiers. On dit qu’autrefois, en Allemagne, un petit garçon se promenait au bord de l’eau avec sa mère et ses sœurs. Il aperçut un beau myosotis et voulut l’avoir. La mère, heureuse de faire plaisir à son petit enfant, s’approche de la rive et cueille la fleur ; mais son pied glisse et elle tombe dans la rivière dont le courant l’emporte. Se sentant perdue, elle élève au-dessus de l’eau les fleurs qu’elle tient encore à la main, et crie à ses enfants :

« Souvenez-vous de moi !!! »

— Pauvres petits ! » dirent les enfants.

Lionel était parvenu à se procurer quelques fleurs de nymphéa au moyen de la perche qui lui servait à diriger le bateau.

« Voilà la perle de nos fleurs aquatiques, dit M. Legentil.

— Je proteste, s’écria Lionel ; en voici une qui me paraît l’emporter. »

Et il offrit à sa mère un beau ménianthe ou trèfle d’eau.

« Ces cloches qui ressemblent à celles des jacinthes, mais qui sont garnies de franges soyeuses, ne sont-elles pas plus élégantes que votre lourde fleur qui a l’air d’un œuf à la coque ?

— Mon frère, donne-moi une de ces belles demoiselles dont il y a une si grande quantité !