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L’ÉDUCATION PAR LES FLEURS.

— Ah ! mademoiselle, que vous êtes généreuse ! » s’écria la mère en se sentant pour la première fois le cœur réellement plein de reconnaissance, pendant que Gote embrassait Louise.

Le ménétrier partit aussitôt après la première communion de sa fille ; Gote alla prendre une leçon d’écriture chez Louise tous les matins. L’année suivante, son père était devenu habile vannier et avait déjà des pratiques, et un peu plus tard Gote monta un petit atelier de dentellière et forma des apprenties.

Une grande aisance régnait maintenant dans la chaumière. Elle fut réparée et agrandie. Le jardin était cultivé avec un soin extrême : Gote qui se souvenait que c’était en lui donnant des fleurs que Louise avait gagné son affection, avait changé son caractère ainsi que ses habitudes, les aimait de plus en plus ; elle se plaisait à cultiver des rosiers ; et chaque dimanche, pendant l’été, elle allait porter à Louise un bouquet formé de ses plus belles roses.

Un jour que Mme Malmont et sa fille revenaient de porter une commande à Gote, elles s’entretenaient toutes deux de l’aisance et du bonheur qui régnaient au sein de cette famille, naguère si misérable.

« Ma fille, dit Mme Malmont, ce bonheur est ton ouvrage. Si tu te fusses contentée de secourir cette