Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
L’ÉDUCATION PAR LES FLEURS.

cette famille aurait un peu de bien-être ce soir-là lui causait la plus vive joie.

Un autre jour, Louise, tout en veillant à ce que le ménage et la soupe fussent faits ponctuellement, dit à sa petite protégée :

« Gote, tu es bien mal peignée, ma mignonne, et je t’assure que ce n’est pas beau du tout. Veux-tu que je t’apprenne à relever et à lisser tes cheveux ? »

Et elle alla vers elle avec l’intention évidente de la décoiffer.

Gote se reculait à mesure que Louise approchait. Elles firent ainsi le tour de la chambre en riant mais Louise ayant fait un bond, mit la main sur le bonnet d’indienne de Gote et le lui arracha. Celle-ci, toute rouge et toute fâchée, se réfugia dans la ruelle du lit et s’écria :

« Laissez-moi donc, mam’zelle !

— Mais, ma bonne petite, je ne veux pas te faire de mal !

— Laissez-moi donc ; vous voyez bien que je n’ai pas de peigne ; et mon serre-tête est trop sale pour que vous y touchiez.

— Pourquoi ne le laves-tu pas ?

— Et qu’est-ce que je mettrais donc sur ma tête pendant qu’il sécherait ! »