Louise, frappée de l’éclair d’intelligence qui avait brillé dans les yeux de Gote en s’emparant de la violette et en respirant son parfum, dit à sa mère quand elle fut de retour :
« Je vous assure, maman, que cette petite n’est pas idiote comme on le dit, et je crois qu’il serait possible de lui apprendre quelque chose.
— Je le crois aussi, ma chère, si surtout on y apportait un peu de patience et beaucoup d’affection.
— Chère maman, me permettrez-vous d’entreprendre cette tâche ?
— Oui, mon enfant, si tu me promets d’y mettre beaucoup de persévérance ; car, une fois commencée, cette tâche deviendra un devoir ; et tu sais qu’un devoir ne doit jamais être négligé. Et puis je dois t’avertir que tu trouveras bien des difficultés dans cette entreprise.
— Oh ! maman, vous m’aiderez bien un peu ! »
À partir de ce jour, Louise cueillit une fleur chaque matin, soit dans la serre, soit dans le jardin, pour la porter à Gote, qui commençait à s’apprivoiser un peu ; puis elles causaient ensemble.
« Gote, pourquoi ne vas-tu pas à l’école avec les autres enfants ? lui dit Louise, quand la petite sauvage fut un peu familiarisée avec elle.
— Quand j’ai voulu y aller, ma mère m’en a empêchée. Elle dit que les écoles sont bonnes pour les