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dans ce bouton, à l’extrémité de la branche, et qui est bien plus gros que les autres.

— Comme la gomme y est plus épaisse et le duvet plus abondant ! dit Germain, après avoir disséqué le bouton. Pourquoi cela, je vous prie ?

— Mon enfant, la fleur est la partie la plus précieuse de la plante, puisque c’est d’elle que viendra la graine qui reproduira d’autres plantes semblables. Aussi, Dieu, qui a créé toutes choses et qui veut perpétuer sa création, a entouré les fleurs de grandes précautions. Sans cette admirable sollicitude, bien des espèces délicates seraient détruites chaque année. »

Le duvet enlevé, Germain découvrit une petite grappe de boutons, gros comme des têtes d’épingles.

« Voici la fleur, dit le père. Quand le vent tiède du printemps soufflera, ces petits boutons, en grandissant, repousseront les écailles qui les enveloppent : le duvet se desséchera, et aussitôt que la grappe sera exposée au contact de l’air, elle se développera très-rapidement : nous verrons alors cette belle fleur de marronnier que tu aimes tant.

— Mais, papa, les boutons de tous les autres arbres ont-ils de la gomme et du duvet ?

— Tous en ont plus ou moins. Quand tu cueillais des cerises, tu ne te doutais guère, en cassant les