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LES BOUTONS.

— Oh ! ils sont parfaitement à l’abri des intempéries !

— J’ai beau regarder, je ne vois pas qu’ils en soient si bien garantis.

— Eh bien, je vais te le faire voir, moi. Va me cueillir cette branche de marronnier qui a déjà perdu toutes ses feuilles. »

Quand le père eut entre les mains la branche du marronnier, il dit :

« Regarde bien la gomme dont ces boutons sont enduits ; l’humidité ne saurait la pénétrer. Tiens, voici une épingle : lève une à une toutes les écailles brunes qui revêtent ces boutons. Que vois-tu ?

— J’en vois d’autres semblables, mais qui sont vertes.

— Et ensuite ?

— Les voilà enlevées, et je trouve quelque chose de blanc qui ressemble à de la ouate ou à du duvet. À quoi cela peut-il servir ?

— Comment, tu ne le comprends pas ? Cela sert à préserver les jeunes pousses des grands froids. Enlève également ce duvet, tu trouveras les feuilles du marronnier, mais si petites que, pour les bien voir, il faudrait une loupe. Maintenant que tu as vu les feuilles, examine la fleur.

— La fleur, cher papa ! elle est donc déjà boutonnée ?

— Oui, certainement, elle l’est ! Tu vas la trouver