— Voilà un des grains qui se fend, dit Mélanie, et quelque chose en sort.
— On dirait une tête d’insecte, ma sœur !
— N’agitez pas l’eau, enfants, car ces petits grains, comme vous les appelez, qui tout à l’heure y étaient plongés sans inconvénient, seraient submergés et noyés si elle entrait dans la coque ouverte, et ils ne remonteraient plus à la surface.
— C’est vraiment bien une tête, continua Georges qui observait toujours ; je vois même une partie du corselet de l’insecte.
— Le reste du corps sort peu à peu, papa ; et à mesure, il se dresse comme un mât dans la petite nacelle que forme la coque !
— C’est un insecte qui n’a pas d’ailes.
— Ni de pattes non plus. Quel singulier animal !
— Ah ! voilà la petite nacelle avec son mât qui voyage. Papa, comment l’insecte a-t-il pu sortir de sa gaine sans pattes ni ailes ?
— Mon enfant, Dieu a donné à chaque être les facultés nécessaires à la conservation de son existence : celui-ci allonge et contracte successivement son petit corps, et parvient ainsi à sortir de sa coque. »
Georges, en cueillant une touffe de myosotis, agita l’eau, et une partie des nacelles avec leurs mâts animés chavirèrent.
« Quel dommage ! s’écria Mélanie ; pauvre