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des offices.

aurait été accordé à ceux qui siégeaient à la tournelle[1]. Il va de soi que les offices souverains pouvaient ne pas atteindre en Normandie le même prix qu’en Bretagne. Ce qu’il s’agit d’ailleurs de mettre en lumière, c’est qu’une véritable révolution se produisit dans la vente des charges de présidents et de conseillers à la Cour de Rennes, lorsque les gages de ces magistrats furent augmentés dans de grandes proportions, et lorsque, peu de temps après, fut promulgué l’édit de la Paulette. La Bibliothèque nationale possède un manuscrit qui donne l’estimation faite au Conseil du Roi de tous les offices soumis au payement du « soixantième denier ». On y évalue un office de « président à mortier » du Parlement de Bretagne à vingt-sept mille livres, un office de conseiller à seize mille livres. Les commissions de présidents aux enquêtes et aux requêtes devaient être estimées chacune quatre mille livres, car ces officiers étaient taxés, pour le payement de la Paulette, sur le pied de charges de vingt mille livres, et l’on verra plus loin qu’ils n’avaient que des offices de conseillers auxquels ils joignaient leurs commissions de présidents. En 1604, l’office de conseiller garde-scel à la Cour de Rennes fut évalué à dix-huit mille livres, ceux des notaires-secrétaires de la chancellerie à cinq mille, ceux des huissiers à trois mille cinq cents, celui du premier huissier à sept mille, celui du payeur des gages à douze mille et celui du concierge du palais à trois mille six cents livres [2]. Ces différents chiffres sont au-dessous du

  1. Floquet, t. II, p. 215.
  2. Bibliothèque nationale : Mss. Fonds français 3435, fo 311. Un office de « président à mortier » au Parlement de Paris était, au même moment, évalué par le Roi à cinquante mille livres, celui d’un conseiller clerc à dix-huit mille, celui d’un conseiller lai à quinze mille, ceux des présidents aux