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des offices.

que le Roi n’eût pas remboursée aux officiers revenus à la santés[1].

Henri IV, pour s’attacher le Parlement de Rennes, dans la lutte difficile qu’il avait à soutenir en 1590, crut devoir lui promettre d’apporter un tempérament au régime des résignations : les veuves et les enfants des officiers, qu’une mort trop rapide aurait enlevés, pourraient être gratifiés par le Roi des offices vacants, en souvenir des bons services de leurs maris et de leurs frères. La Cour enregistra bien vite les lettres où le Roi prenait un pareil engagement[2] ; elle s’acheminait vers l’hérédité des charges. Dès lors, elle saisit toutes les occasions d’assurer à ses membres des garanties nouvelles dans la possession de leurs offices. En 1595, après avoir assisté aux obsèques du conseiller Fleuriot, le Parlement de Rennes écrivait au Roi en faveur des héritiers et de la veuve de ce magistrat pour le supplier de leur conserver « l’état » du défunt[3] ; en 1597, un arrêt était rendu pour assurer les offices des présidents et des conseillers décédés à leurs résignataires[4] ; la même année, le conseiller de la Poueze, se sentant en péril de mort, suppliait la Cour de faire tout le possible pour que le prix de l’office qu’il venait de résigner fût assuré à ses héritiers[5] ; parfois la Cour écrivait au Roi en faveur de la famille d’un officier qui était mort sans avoir eu le temps de résigner[6] ;

  1. Loyseau, l. II, ch. x, 23 et 24.
  2. Registres secrets : 23 novembre 1590. Henri III, dès le 13 avril 1589, avait signé des lettres semblables (Dom Morice, Preuves, t. III, col. 1494). Henri IV renouvelait les engagements de son prédécesseur.
  3. Ibid., 28 juin 1595.
  4. Ibid., 25 juin 1597.
  5. Ibid., 2 août.
  6. Ibid., 10 novembre 1597 et 8 janvier 1603.