sant à transférer le Parlement de Rennes dans la ville de Bretagne qui lui plairait (9 juillet 1589). Injonction fut faite à la Cour de se rendre à Nantes ; elle ne quitta pas Rennes, et dès lors les ligueurs constituèrent leur Parlement de Nantes[1].
On a conservé les « lettres de provision » que Mercœur accorda à cet effet à ses partisans ; il y fait acte de souveraineté ; il nomme par exemple Pierre Parrageau, greffier des « présentations» (21 septembre 1589)[2] ; il accorde des offices d’huissiers à Antoine Bauldier (9 septembre) et à Fiacre Bochet (1er octobre)[3] : il crée Pierre Douard notaire-secrétaire « en la Cour et chancellerie »[4] ; il donne à Antoine de Brenezay l’office d’avocat général (5 janvier 1590)[5]. Beaucoup d’autres pièces de cette nature furent signées par Mercœur ; une seule restriction fut apportée à l’exercice de son pouvoir souverain dans la distribution des offices ; un arrêt du 9 janvier 1590 déclara que ceux qui se présenteraient pour être reçus avec ses « lettres de provision » ne le seraient que « par commission », en attendant qu’ils fussent pourvus par le roi Charles X[6]. Les nouveaux « pourvus » prirent place à Nantes à côté des officiers qui s’étaient séparés de la Cour séant à Rennes. Le Parlement qu’ils formèrent ainsi ne s’ouvrit que le 8 janvier 1590 ; le même jour leur furent présentées les « lettres de translation » de la Cour de Rennes. Les deux Cours, dès ce