terrain vague qui s’étendait au pied de la tour Duchesne sur laquelle « fut monté » le « papegault »[1]. À partir de 1608 le concours de tir ne devait plus se faire en cet endroit, mais, « dans la douve » que l’on trouvait au delà de l’église Saint-Georges. Dès lors le « papegault » ne fut plus placé qu’à hauteur d’homme ; on le masqua même avec une plaque de fer percée d’un trou par lequel la balle devait passer pour l’atteindre[2].
Il est un document de 1601 qui permet de compléter les renseignements fournis par le registre de 1607. C’est un « acte de nomination d’un roi du papegault » daté du 19 juin 1601. Il y est dit que M. de Lombart, assisté de plusieurs « rois des années précédentes », des prévôts, et de nombreux chevaliers, a conduit devant la Communauté le sieur André Chevet, maître boulanger, qui a pris la parole et déclaré avoir, « en son rang et ordre, abattu le joyau de la balle qui était en son arquebuse » ; il y est dit encore que les prévôts ont confirmé le dire de ce personnage, qu’aucune opposition ne s’est fait jour contre lui, et qu’enfin M. de Lombart lui a fait prêter serment de s’acquitter fidèlement de ses devoirs de « roi ». La royauté de l’arquebuse plaçait celui qui en était investi à la tête de toute la confrairie ; elle l’astreignait, il est vrai, à payer le « joyau » de l’année suivante, mais, par les privilèges qu’elle lui conférait, elle était assurément des plus lucratives. Quand André Chevet eut prêté serment, il sortit de l’Hôtel de Ville et fut conduit par M. de Lombart, les anciens rois, les prévôts et les chevaliers jusqu’à la butte de l’arbalesterie qui se trouvait voisine de la porte Saint-Michel ; là il tira « à blanc » un coup d’arquebuse[3]. Tous les ans le « roi de l’arquebuse » en faisait autant, en souvenir des exercices de tir à l’arbalète qui, dans un temps fort éloigné, s’étaient faits dans cette partie de la ville[4].