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CONTRÔLEUR DE l’ARTILLERIE.

sont « montés ». La tour Saint-Yves possède deux « berchés » en fer, non montées ; la tour de Champdolent une « arquebuse à croc » ; les tours de Toussaints deux « fauconneaux » de cinq pieds, « marqués » et « montés », deux « arquebuses à croc » et une « berche » ; les tours de la porte Blanche trois « fauconneaux » de neuf pieds et six arquebuses. Il serait superflu de continuer cette énumération. Il suffira d’ajouter que l’armement et les approvisionnements de guerre étaient assez importants à Rennes à la fin de la guerre civile. Il y avait dans la ville huit canons, deux bastardes, cinq faucons, dix fauconneaux, deux couleuvrines, neuf berches, cinq bombardes et quarante arquebuses. On tenait en outre en réserve neuf cent quinze boulets de divers calibres, dont cent cinquante en pierre, huit barriques de salpêtre, trois barriques de souffre pesant onze cent trente-huit livres, deux mille deux cent vingt-quatre livres de poudre, cinq cent quatre-vingts fers de piques, des lanternes, des écouvillons et des refouloirs pour l’artillerie, des casaques de pionniers[1]. Le « contrôleur et garde » était alors Michel Morbihan.

Les charges de « portiers » furent indirectement subordonnées à l’Hôtel de Ville qui en disposait quand elles devenaient vacantes, et qui leur assurait des gages. À un moment donné, le gouverneur de la province, M. de Vendôme, voulut nommer le « grand-portier » ; mais le procureur syndic protesta et prouva que, depuis plus de cent ans, les bourgeois avaient le privilège de choisir cet officier. Vendôme renonça à sa prétention (1599)[2]. Le « grand-portier » avait pour fonction de fermer et ouvrir les portes de la ville à des heures déterminées ; il considérait le gouverneur de Rennes comme son chef militaire, et lui remettait chaque jour les clefs des portes. Il avait lui-même sous ses ordres des « sous-portiers » qu’il payait comme bon lui semblait.

  1. Archives de Rennes, 163 (7 juillet 1599).
  2. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 56.