bonnes armes » ; ce fut elle qui fixa le lieu où le Roi passerait en revue les bourgeois ; elle menaça d’une amende d’un écu tous ceux qui lui opposeraient quelque résistance[1]. Il est probable que l’autorité du lieutenant et des connétables n’était pas très respectée, si la Communauté en était réduite à la soutenir par de pareilles menaces.
On ne voit pas que la Communauté se soit préoccupée de constituer à Rennes une police régulière. M. de Montbarot avait bien créé en 1588 trois compagnies chargées de « faire la patrouille » pour la sûreté de la ville ; mais, recrutées parmi les bourgeois et n’ayant à leur tête que les capitaines ordinaires, qui ne recevaient point de gages, ces compagnies ne se mettaient pas facilement en mouvement[2]. Le Parlement rendait arrêt sur arrêt contre les malfaiteurs, ordonnait aux capitaines de leur courir sus, mais les malfaiteurs restaient en liberté[3].
Le « contrôleur et garde de l’artillerie » était payé par la Communauté[4]. C’était encore la Communauté qui lui « délivrait » la poudre dont il avait besoin, ou l’argent dont il justifiait l’emploi sur son « état de frais »[5]. Faisant face aux dépenses de l’artillerie, les bourgeois exigeaient que leur « contrôleur et garde » leur soumît de temps à autre un inventaire de tout ce qui se trouvait en sa possession. Il subsiste un document de cette nature pour l’année 1599. Il y est dit qu’il se trouve deux canons « dans une halle appelée le Cartage », que dans l’Hôtel de Ville il y a deux « bastardes » et trois « fauconneaux » ; les « bastardes » sont « calibre de France, l’une sur son affut, l’autre non montée » ; chacune d’elles a douze pieds de long et est « marquée aux armes de la ville » ; les fauconneaux sont également « marqués » ; ils ont cinq pieds de long et
- ↑ Archives de Rennes, 475 A, fo 43 (2 mai 1598).
- ↑ Ibid., 151 (28 avril 1595).
- ↑ Archives de la Cour, Registres secrets (4 juillet 1595 ; 2 novembre 1602 ; 13 septembre 1603).
- ↑ Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 61.
- ↑ Archives de Rennes, 475 A, fo 39 vo (29 avril 1598) ; 416 C, fo 57 vo (6 décembre 1602).