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ORGANISATION MILITAIRE.

il était payé quatre cents livres. On décida de dresser au milieu de l’église Saint-Pierre un « échafaud » surmonté d’une « tente », sorte de catafalque dont l’entreprise fut aussi donnée par adjudication. Les « preneurs » en fournirent la serge et le velours. Il n’y eut point d’église dans Rennes, point de chapelle de couvent, qui ne dussent, en signe de deuil, tendre leur maître autel de serge et de velours noirs[1]. Toutes ces cérémonies durèrent trois jours et coûtèrent à la ville trois mille deux cent vingt livres[2]. On y peut voir une marque de l’émotion où la mort du Roi jeta les habitants de Rennes ; ils se demandèrent sans doute, comme le maréchal de Brissac aux États de Saint-Brieuc, si jamais ils découvriraient des « signes funèbres suffisants pour enseigner l’excès de leur malheur »[3].

2o De l’organisation militaire et du contrôle que la Communauté peut exercer sur elle : Capitaines de la ville ; police ; « contrôleur et garde » de l’artillerie ; grand-portier et sous-portiers ; confrairie du Papegault et privilèges des « rois » du Papegault.

Formant en réalité le seul vrai pouvoir municipal de Rennes, la Communauté exerça un certain contrôle sur le fonctionnement d’institutions qui paraîtraient, au premier abord, avoir dû jouir d’une vie propre, mais qui lui furent soumises dans une certaine mesure, et pour diverses raisons. On serait tenté de croire que l’organisation militaire de la ville avec ses capitaines de « cinquantaines » et ses caporaux de « dizaines », avec son « contrôleur et garde de l’artillerie », son « grand-portier » et ses « sous-portiers », n’eût dû dépendre que du gouverneur ;

  1. Archives de Rennes, 42 (6 juillet 1610).
  2. Ibid., Comptes des miseurs (1610).
  3. Brissac : Recueil de plusieurs harangues, remontrances, discours et advis d’affaires d’Estat de quelques officiers de la couronne et d’autres grands personnages, faict par Jean de Lannel, escuyer, seigneur de Chaintreau et de Chamhort (Paris, 1622), 1610.