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DÉPENSES EXTRAORDINAIRES.

homme » Pierre Fyot, conseiller du Roi et receveur général de ses finances en Bretagne[1].

Les frais des députations comptaient encore parmi les dépenses extraordinaires de la Communauté. On a vu plus haut quels abus elles comportaient[2].

L’abus des gratifications fut plus grave encore ; il devint tel que l’équilibre du budget municipal ne put être établi que par des expédients. Quand des princes, de grands seigneurs ou des personnages influents entraient dans Rennes, les gratifications devenaient fort nombreuses ; leur réception entraînait d’ailleurs bien d’autres dépenses. Nous ne pouvons guère trouver étrange que la ville ait cru devoir faire des présents de vaisselle d’argent à ses gouverneurs quand ils entraient dans ses murs pour la première fois[3]; qu’elle ait fait un présent de vin à M. de Montbarot revenant de voyage[4]; nous sommes plus étonnés de la voir en user de même à l’égard d’un général des finances[5], et du fils d’un secrétaire d’État[6] qui sont de passage à Rennes ; encore peut-on supposer que la Communauté espérait, par de bons procédés à leur égard, s’assurer leur bienveillance ou leur appui ; mais il y a certainement de la prodigalité dans les gratifications accordées en 1598 à une foule de personnes qui se trouvaient dans la suite du Roi. Non seulement M. le chancelier, M. de Schomberg, M. de Gesvres, secrétaire d’État, M. de Vitry, capitaine des gardes, le baron de Salignac, « commandant en l’armée », reçoivent chacun une barrique de vin[7], et le maréchal de camp de l’armée du Roi reçoit une haquenée[8]; mais les « miseurs » donnent douze écus au maréchal des logis de Henri IV, treize écus aux fourriers, six écus aux archers des

  1. Archives de Rennes, Comptes des miseurs (1601).
  2. Voir ci-dessus le chapitre où il est traité des commissions et des députations.
  3. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 176.
  4. Archives de Rennes, 475 A, fo 25 vo (3 avril 1598).
  5. Ibid., 476 C, fo 18 ro (20 mai 1602).
  6. Ibid., 475 A, fo 24 vo (3 avril 1598).
  7. Ibid., fo 51 ro (9 mai).
  8. Ibid., fo 47 vo (5 mai).