un autre demande et obtient vingt livres pour démolir et enlever un escalier de bois. Un couvreur couvre d’ardoises l’édifice entier pour quatre cent huit livres. Les maîtres plombiers déclarent que le plomb coûte deux sous, six deniers la livre et qu’il leur faut en employer un poids de quatre mille huit cent quatre-vingt-sept livres et demie. Les menuisiers font payer leurs « croisées » à raison de vingt-sept livres chacune. L’Hôtel de Ville fut décoré en 1608 avec une certaine recherche. On peignit le plafond de la chambre du conseil « de couleurs d’or et azur », et on y suspendit douze tableaux de « grotesques » ; dans la grande salle on peignit les soliveaux et les « croisées », et on disposa des pièces de bois destinées à supporter les « grotesques »[1]. En 1610 la décoration de l’Hôtel de Ville se continuait. Les comptes des « miseurs » parlent d’un « architecte » et sculpteur » du nom de Germain Gaultier qui y élève des cheminées monumentales ; ces cheminées étaient en pierre peinte, enrichies de pièces de marbre et encadrées de rideaux d’étoffes somptueuses. Elles coûtèrent la somme considérable de sept cent onze livres[2].
L’installation du collège de Rennes, comme celle de la Communauté fut profondément modifiée. Cela vient surtout de ce que cette maison d’éducation fut remise aux mains des Jésuites. Dès 1586 la Communauté avait décidé de faire venir les Pères pour leur confier « l’instruction de la jeunesse » ; elle voulait les installer dans le prieuré de Saint-Thomas qui lui appartenait, et où elle avait établi déjà des écoles publiques ; elle ne passa de traité définitif avec les Jésuites que le 24 octobre 1606[3]. En attendant le collège de Rennes demeura sous la direction d’un principal assisté de régents. Les bâtiments du collège étant entretenus aux frais de la ville[4], la Communauté se croyait en droit de mettre la main dans l’administration de cette maison ; elle autorisait le principal à exiger des enfants des riches cinq