Brissac déclarait aux bourgeois qu’il fallait à M. de Béthune un logement valant au moins le sien[1]. Il était assez difficile de trouver alors à Rennes des maisons que pussent habiter de hauts personnages. En 1602 le maréchal de Brissac résidait dans le manoir épiscopal, et l’évêque, en rentrant dans Rennes, ne savait où loger. Pendant un an on négocia avec une dame de la Muce pour qu’elle consentît à louer sa maison à la Communauté ; elle le fit enfin, et la Communauté y installa le lieutenant-général[2]. Brissac et Béthune auraient voulu que la ville construisît des hôtels qui leur fussent spécialement réservés ; mais ils rencontraient dans la Communauté une opposition dont ils ne pouvaient triompher, et ils devaient se contenter d’occuper des maisons affermées, bien qu’il ne fût pas « accoutumé de loger par fourrier » les gens de leur monde « aux villes de Parlement »[3].
Les dépenses affectées aux travaux publics, sont assurément les plus grosses que l’on inscrive au budget. Tant que Rennes fut une ville forte, il lui fallut maintenir en bon état ses remparts ; quand on eut décidé d’en faire une ville ouverte, les dépenses ne diminuèrent pas, parce que le goût des constructions coûteuses commença de s’éveiller chez les bourgeois. En 1598 la Communauté délibère sur les réparations que réclament les herses des portes Mordelaise et Saint-Georges[4], et sur le mauvais état de la porte Blanche[5] ; l’année suivante elle constate que de nouvelles dépenses sont devenues nécessaires pour l’entretien de la tour aux Foulons[6] ; en 1600 elle fait fabriquer des herses et répare une brèche de ses murs[7] ; en 1601 nouveaux travaux aux portes et aux tours[8]. À partir de 1602 tout change. On démolit les toitures des tours ; on en arrache les poutres et on
- ↑ Archives de Rennes, 17 (3 février 1607).
- ↑ Ibid., 476 C, fo 48 ro (23 septembre 1602).
- ↑ Ibid., 17 ; Lettre de Brissac à la Communauté (19 mai 1607).
- ↑ Ibid., 475 A, fo 3 vo (13 février 1598).
- ↑ Ibid., fo 66 ro (7 août).
- ↑ Ibid., 476 A, fo 22 ro (28 mai 1599).
- ↑ Ibid., 476 B, fo 20 ro (12 juin 1600).
- ↑ Ibid., Comptes des miseurs (1601).