L’exposé de l’administration financière de Rennes comporte une double étude, celle des recettes et celle des dépenses. Il sera nécessaire d’insister particulièrement sur la seconde parce qu’en recherchant quel fut l’emploi des « deniers communs » on pénétrera dans le détail des travaux publics, on retrouvera les usages et les mœurs d’une société qui, sans être bien loin de nous, ne nous apparaît plus cependant sous ses vraies couleurs.
Les revenus municipaux dérivent de quatre sources principales : revenus patrimoniaux, octrois récemment concédés par les rois à la Communauté, taxes volontairement établies par les habitants, ventes mobilières effectuées pour le compte de la Communauté.
Le plus ancien des revenus patrimoniaux consistait dans un octroi sur les fers, les draps, la mercerie, les cuirs, les laines et le bétail « à pied fourché »[1]. On a vu plus haut qu’on lui donnait le nom de « devoir de cloison », et que la première concession en avait été faite à la ville de Rennes dès le milieu du XIVe siècle[2].
Les « devoirs de vingtain et de quarantin » étaient aussi des octrois fort anciens. Le premier remontait à 1476, l’autre à 1543. Le « devoir de vingtain » frappait les vins vendus en gros et consistait dans la levée de vingt sous par pipe de vin « hors du cru » et de cinq sous par pipe de vin du cru. Le « devoir de