jeux de hasard et interdit les mascarades[1]; il ordonne aux « cinquanteniers » de parcourir de nuit les rues de la ville pour se saisir de ceux qu’ils trouveront « avec armes et sans feu »[2] ; il défend aux pères de famille de laisser leurs enfants ou leurs domestiques sortir la nuit[3]; il invite le parquet à confisquer les armes des écoliers qui commettent dans les rues toutes sortes « d’insolences »[4]. On ne voit point que le Parlement ait rendu des arrêts au sujet de faits de cette nature se passant ailleurs qu’à Rennes. C’est aussi à Rennes que les juges souverains ont entrepris de réglementer la vente des denrées : ils font visiter par le sénéchal les greniers[5] et les caves des particuliers[6]; ils surveillent la confection du pain[7] et poursuivent les accapareurs de grains[8]. C’est par ordre de la Cour que sont chassés de leurs caves les débitants qui refusent de vendre du vin ; par son ordre sont installés à leur place des hommes dont le sénéchal se croit sûr[9]. La Cour établit des taxes sur le vin et fixe même le prix du vin[10]. Il semblerait que la surveillance des marchés eût dû appartenir à la seule Communauté ; or, il existait à Rennes, au début du XVIIe siècle, une commission qui n’avait pas d’autre objet que d’exercer cette surveillance. Sans doute on y voit siéger le procureur syndic, des bourgeois délégués par le « corps de ville » ; mais à côté d’eux prennent place un avocat du Roi au Siége Présidial, l’alloué de cette juridiction, trois conseillers à la Cour et le premier président lui-même. Les officiers de justice y sont en majorité, et l’influence du Parlement doit y être fort grande[11].
- ↑ Registres secrets (4 juillet 1596 et 26 octobre 1606).
- ↑ Ibid. (7 février 1601).
- ↑ Ibid. (8 novembre 1602 et 13 septembre 1603).
- ↑ Ibid. (16 février 1610).
- ↑ Ibid. (7 avril 1695).
- ↑ Ibid. (26 septembre 1591).
- ↑ Ibid. (7 avril 1596).
- ↑ Ibid. (19 avril 1608).
- ↑ Ibid. (26 septembre 1691).
- ↑ Ibid. (25 juin 1597).
- ↑ Archives de Rennes, 476, C, fo 1 ro (22 février 1602); 170 (Registre de police : 17 octobre 1620).