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DÉPUTATIONS.

nérées sur les fonds de la ville, et, au début du XVIIe siècle, elles paraissent avoir été particulièrement coûteuses. On a vu déjà quelles intrigues troublaient les assemblées de la Maison Commune quand on devait y nommer des députés[1]. Si le gouverneur de la ville était absent et venait à passer à Dinan, la Communauté envoyait pour le saluer un député à qui elle donnait dix-huit livres d’indemnité[2]. En tenant compte de la valeur absolue de la livre à la fin du XVIe siècle et de sa valeur relative par rapport à notre époque, on reconnaît qu’une somme de dix-huit livres équivalait environ à cent vingt francs d’aujourd’hui. Si les États de la province venaient à s’assembler, la Communauté de Rennes s’y faisait représenter. En 1601 les « miseurs » sortant de charge déclarèrent avoir payé cinq cent soixante-dix livres dix sous pour couvrir les frais de voyage des députés de la Communauté se rendant aux États de Quimper. Assurément c’était là une somme assez considérable pour le temps ; Rennes n’avait envoyé que quatre députés à Quimper avec un des « miseurs ». La Chambre des Comptes estima cependant ne pas devoir refuser le crédit demandé par la Communauté, mais elle raya les cinquante-quatre livres que le « miseur » Macée réclamait pour lui seul comme ayant sacrifié un temps précieux en allant à Quimper[3].

Avant 1622 des sommes fixes ne furent pas sans doute attribuées à ceux qui faisaient partie des députations, mais alors la Communauté établit un règlement général d’après lequel toutes les indemnités de députation furent fixées selon la qualité des députés : Messieurs les juges du Siége Présidial auraient droit à douze livres par jour ; messieurs les bourgeois à huit livres. Les « miseurs » ne devaient jamais accompagner les députés, sous prétexte de les

  1. Voir ci-dessus le chapitre où il est traité des assemblées de la Communauté.
  2. Archives de Rennes, 475 A, fo 22 vo (24 mars 1598).
  3. Archives de Rennes, Comptes des miseurs (1601) : Dépenses faites à Quimper. Une somme de cinq cent soixante-dix livres à cette époque équivaut environ à trois mille francs d’aujourd’hui.