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LE CONTRÔLEUR.

Henri IV que dans la suite. Depuis 1514 il avait soixante-douze livres de gages et percevait en outre « six deniers par livre de son maniement ». Il coûtait très cher à la Communauté. On peut dire que sa charge était deux fois plus onéreuse pour les bourgeois que celle des « miseurs » ; elle était d’ailleurs vénale et fut résignée en 1590 au prix de douze cents livres[1]. En 1595 la Communauté en demanda la suppression au Roi ; elle l’obtint, mais en s’engageant à rembourser le titulaire ; elle fut bientôt en procès avec lui[2]. Les fonctions de contrôleur devinrent électives et annuelles. Le premier jour de l’an, quand les assemblées de la Maison Commune choisissaient leur contrôleur, il était stipulé que ni « gages » ni « profits » ne lui seraient attribués[3].

LE GREFFIER ET LES ARCHIVES

On ne découvre aucune indication sur la charge de greffier avant l’année 1486. Il est probable que le gouverneur et la Communauté chargèrent d’abord des commissaires de tenir les registres et de délivrer les « mandements » de la maison de ville. Tout « mandement » était alors signé par le gouverneur ou par les bourgeois qui avaient décidé de le publier[4]. Au début du XVIIe siècle au contraire, le greffier était revêtu d’un caractère public et sa signature faisait foi. Il rapportait tous les baux et contrats qui concernaient l’administration municipale, et ses rapports avaient même force et même autorité que ceux des notaires royaux ; les notaires de Rennes lui contestèrent les pouvoirs qu’il avait ainsi acquis peu à peu, mais Louis XIII, dans ses lettres patentes de 1611, et le Parlement, par un arrêt du 3 juillet 1614, se prononcèrent en faveur du greffier de la Communauté[5].

  1. Archives de Rennes, 87 (18 novembre 1590).
  2. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 45 ; Archives de Rennes, 87 (23 jain 1597).
  3. Archives de Rennes, 84 (1er janvier 1599 ; 1er janvier 1604, etc.).
  4. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 48.
  5. Ibid., fo 232.