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SES ASSEMBLÉES.

dessus de ces chambres il y avait des greniers ; au-dessous on renferma des « canons et ustensiles de guerre » dont Rennes était abondamment pourvue. Dans cette Maison de Ville aucun local particulier ne fut attribué aux archives ; il fallut mettre tous les papiers et registres dans des coffres qui servirent de sièges aux membres de la Communauté[1].

C’était la Communauté qui faisait les règlements fixant les jours des assemblées. L’huissier de la ville avait pour fonction de convoquer ceux qui devaient y assister[2]. De 1581 à 1612, les convocations avaient lieu de quinze jours en quinze jours ; dans la suite elles se produisirent souvent toutes les semaines[3]. À l’ouverture de chaque séance l’huissier affirmait par serment qu’il s’était acquitté de ses fonctions, et présentait au procureur syndic le procès-verbal des convocations faites[4]. Cette pièce permettait à la Communauté de constater les absences et de les punir d’une amende. Les absences étaient pourtant très fréquentes, et il est bien probable que, dans l’édit de 1592, Henri IV s’était proposé de les conjurer, quand il avait déclaré créer un corps d’échevins[5]. En 1596 la Communauté constata pourtant qu’il n’y avait pas encore d’échevins à Rennes, et décida d’en nommer huit qui seraient renouvelables tous les quatre mois[6]. L’édit de 1592 avait prétendu former un collège de six échevins élus, renouvelables tous les ans par moitié. Peut-être les plus riches bourgeois préféraient-ils ne pas être investis de ces fonctions qui n’auraient rien ajouté à leur influence tandis qu’elles auraient pu les contraindre à la partager avec d’autres. La décision prise en 1596 resta lettre morte comme l’édit de 1592. Quand le sénéchal, sur l’injonction du Parlement, intervenait en personne pour

  1. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 5.
  2. Archives de Rennes, 475 A, fos» 6 et 20 (20 février et 13 mai 1598).
  3. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 84.
  4. Archives de Rennes, 475 A, fos 6 et 8 (20 et 27 février 1598).
  5. Ibid. (23 mars 1592). Les échevins étaient astreints par l’édit à assister à toutes les assemblées de la Maison de Ville.
  6. Bibliothèque de Bennes, ms, 320, fos 84 et 85.