Page:Carré, La Rose de Saint-Flour.djvu/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.
––––––Mais Chapailloux est plus aimable,
––––––Il s’ débarbouille tous les huit jours !…
––––––––––––Ah ! ah !
––––––––Qu’est-che qui me dira,
––––––––––––Fichtra !
––––––––Chelui que j’époujera !

Je suis bien sûre qu’ils vont m’apporter tous les deux quelqu’ chose aujourd’hui : c’est la Saint-Pierre, ma fête et celle du pays… on danchera ce soir… Ah ! si seulement j’avais des chouliers pour danser la bourrée, et une marmite pour faire ma choupe !… des beaux chouliers avec des paillettes, et une belle marmite en fer, qui ne se casserait plus : voilà l’ rêve de ma vie. Mais faut penser à la choupe ; allons chercher mes choux et emprunter une marmite, (Elle prend un panier,) et puis faire une visite au potager. (Elle sort par la droite)


Scène II.

MARCACHU, entrant par le fond. — Il porte une marmite en fonte sur le bras.

Elle n’est pas là !… Ah ! chacrelotte de chacrelotte !… oùch’ qu’elle peut être allée ?… Le serpent de la jalousie me ronge l’eschtomach ; le Chapailloux m’aurait-il devancé ?… Je le casserais en miettes, nom d’un chaudron !… J’ai du bichèps, moi ; mais ch’est pas possible ! mam’jelle Pierrette ne peut pas préférer un cordonnier à un chaudronnier !… Elle n’époujera jamais un muscadin qui se lave les mains… et avec du chavon encore. Elle a trop bon goût pour cha !… À la bonne heure, moi !… v’là des mains qui sont faites pour l’amour… ça ne se lave jamais !… aussi c’est d’un dur !… ça frapperait sur une enclume comme un marteau de cinq cents !… cré nom !… Mais voyons, pendant que mam’jelle Pierrette est sortie, déposons ocheten-