Page:Carré, La Rose de Saint-Flour.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
PIERRETTE.

Si vous y toucha, je ne vous verrai plus, vilain jaloux !

MARCACHU.

Ch’est bon ; on le respectera… mais si jamais y tournouilla autour de vous… chacré nom d’un chacré nom !… (Il fait le geste de donner un coup de poing.)

PIERRETTE.

Allons ! allons ! aidez-moi à faire la soupe, allez me chercher le lard.

MARCACHU.

Oùche qu’il est le lard ?…

PIERRETTE.

Dans le grand bahut, dans la pièce à côté.

MARCACHU.

J’y vas. (En sortant.) Elle m’a tout d’ même défoncé une côte dans l’eschtomac !… à gauche.

PIERRETTE, seule.

Mettons de l’eau dans la marmite. (Elle y verse de l’eau.) Ce mochieu Marcachu me fait peur pour ce pauvre Chapailloux… s’il lui cassait quéque chose, ça m’embêterait pour l’épouja.

MARCACHU, revenant.

V’là le lard. (Il apporte un paquet enveloppé dans du papier.)

PIERRETTE, le prenant.

Faites-le-moi passer !… Qu’est ce que ch’est que vous m’apportez ?… ch’est pas du lard ça ?… ch’est des chandelles.

MARCACHU.

Ah bien !… je me sera trompé ; mais ch’est bon tout de même la chandelle… ça sera plus délicat !

PIERRETTE.

Ch’est délicat ! mais ch’est trop cher ; j’ vais chercher le lard moi-même… attendez-moi là, imbécile !… propre à rien. (Elle sort.)