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noueux et rabougri, il apparaît par places sur les bords des lacs et des rivières. L’aulne, le saule, le cornouiller rouge (red osier) poussent dru, s’entrelaçant en forme de haie qui borde d’une façon irrégulière les cours d’eau.

M. E. Wilson fait les remarques suivantes relativement au caractère du sol et aux conditions particulières des endroits où croissent ces diverses essences. Dans les parties partiellement drainées des terrains de glaise, la forêt est entièrement composée d’épinette noire, ou, si le terrain est très sec, de tamarac, d’épinette noire et d’épinette blanche. Sur les rives des ruisseaux et des rivières où le drainage se fait très bien il y a abondance de tremble et de peuplier baumier ; dans les grandes étendues de sable, le pin gris ou cyprès occupe de larges espaces. Si ces régions ont été dévastées autrefois par le feu, on y voit généralement une épaisse forêt de trembles et de bouleaux. Dans quelques endroits, et spécialement là où il y a des formations rocheuses, le pin blanc, le cyprès, le bouleau, le tremble, le peuplier baumier et l’épinette sont mêlés.


Faune



L’orignal est abondant et malgré la chasse que lui font les Indiens il ne paraît pas diminuer. Il ne semble pas y avoir de caribou et de chevreuil dans la région traversée par le Transcontinental.

L’ours est assez rare, de même les animaux à fourrures tels que la martre, le vison, la loutre, l’hermine ; le lièvre et le rat-musqué abondent. Le castor diminue, et avant longtemps il sera complètement disparu. Il existe, paraît-il, quelques loups et quelques lynx. Les marmottes, lapins et écureuils sont très nombreux.

Parmi les oiseaux, ce sont les goélands qui sont les plus nombreux ; il y a une grande quantité de canard noir. La perdrix n’abonde pas.

Il y a partout beaucoup de poisson : poisson blanc, brochet, doré, esturgeon. Le brochet atteint souvent le poids de 6 à 12 livres. L’esturgeon est en grande quantité dans tous les lacs. À cause de l’argile qui demeure en suspens dans les lacs et les grandes rivières, la truite n’y existe pas. Les Indiens disent qu’il y en a dans les petits ruisseaux, et nous en avons pêché nous-même d’assez bonne dimension dans un petit ruisseau, le “Clear Creek”, dans le canton Courville.


Défrichement



Voici la méthode que préconise M. J.-M. Leclair, agronome officiel, pour bien mettre en culture les terres de l’Abitibi :

1o — Il faut d’abord de toute nécessité conserver la couche d’humus qui recouvre le sous-sol de l’Abitibi.