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est très bonne. Pendant ce temps la, nous vimes paroistre nostre navire a la voille. mrs. d’hyberville et l’allemend estoient dedans, ayant avec eux le sr. Briguiel (Bridgar) le capitaine Onultas (Outlaw) et cette femme blessée qu’un de nos chyrurgiens pensoit, aiant dehors tout les pavillons de la compagnie angloise. Je prenois plaisir a le considérer, lorsque le sr. de ste helenne qui avoit fait sa découverte, m’envoia quelques uns de nos gens pour m’en donner advis (446) et me conduire a un endroit qu’il avoit trouvé propre pour assoir nostre camp. J’y allé a l’instant suivi de nos gens y establir un corps de garde, et fis poser des sentinelles a nostre ordinaire. Ce lieu estoit sur le bord de la rivière, et situé d’une manière que nous ne pouvions estre très difficilement veus du fort. Sur le soir le sr. de ste. helenne me dist, estant de retour, que nous ferions mieux d’aller camper a une pointe d’isle qui est tout au pres du fort ou nous serions a couvert. Nous y fûmes le lendemain, et nous vîmes le lendemain matin nostre bastiment mouiler a l’entrée de la riviere. Estant arrivé a cet endroit, je pris dix hommes avec qui je m’advencé par dedans le bois, vers le fort que je consideré fort a mon aise, n’en estant pas une portée de fusil. Je remarqué la place ou je pouvois mettre mes canons en battrie, ou je pouvois camper, l’endroit dans le bois ou je ferois faire un chemin de communication du camp a la battrie, mais comme personne ne scavoit mieux que moy la force de mes gens qui avoient extrement pati et qui tomboient sur les dens, pour le peu de vivre que nous avions, et