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outils de quoy ils avoient besoin pour le faire avec des vivres pour tous les autres, que je laissé la, leur enjoignant de travailler diligament a cette besogne parce que lorsque (442 bis) j’aurois pris Quiquichouan, je leur renvoirois des vivres et des agrez pour s’en retourner dedans. Quelques sauvages qui estoient dessendus de nimisco pour venir traiter aux anglois, furent fort surpris de nous voir les maîtres du fort, et se chargerent d’une lettre pour le Canada, et ensuitte je partis pour m’en retourner au premier fort avec le sr. Briginel[1], que j’emmené avec moy, aiant laissé le capitaine onultas (Outlaw) sur le bastiment, que je donné ordre de m’amener au plus tost.

Le 9e. et jours suivans, furent employez pour mon retour au premier fort. Je pensé perir dans mon voiage. Je patis tout ce qui se peut. J’avois donné ordre a mr. de ste helenne de venir en canot avec moy, nonobstant quoy il resta sur le bastiment pour ecrire quelques lettres, conjointement avec le sr. d’hyberville, son frère, et soubz pretexte d’indisposition se rend au fort avec le bastiment, au lieu de me joindre, comme je lui avois dit. Cela me prejudicia, d’autant plus que je me serois servi d’une bousolle qu’il avoit, au deffaut de laquelle je faillis a me perdre. Car m’estant mis a faire une traverse de cinq lieues[2] dont j’ay parlé cy dessus, par un fort beau temps, je ne fus pas plus tost au large avec tous mes canots qu’il s’éleva une brune (443)

  1. John Bridgar.
  2. Entre la pointe Mesakonam et l’embouchure de la rivière Moose.