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effect sur les ecoutils (437 bis) de forts callibotit (?) et tiré ce meme jour ces messieurs de la cave ou ils estoient, pour les mettre plus saichement la dedans, avec une bonne sentinelle sur le pont, qui avoit jour et nuit correspondence avec celles des bastions et de la platte forme de la redoute.

Les vingt un, 22, 23 et 24, je visité tout le fort où je trouve tres peu de vivres, et balence longt temps a me resoudre lequel des deux forts qui me restoient j’irois attaquer. J’avois deux raisons a combattre : d’un costé les anglois que j’avois pris masseuroient que l’on faisoit ny guet, ny garde, au fort Rupert qui estoit a 40 lieues de chemin tres difficile, de celuy que nous avions pris, qu’il y avoit encore moins de vivres que ou nous estions, et que le bastiment dont j’ay parlé y en portoit tres peu. D’autre costé il n’y avoit trente lieues au fort de Quichichouanne ou les vivres estoient en abondence, mais aussi la garde y estoit fort exacte et la place tres bien munie et fortifiée, y aiant trente bons hommes et vingt cinq pieces de canon, joint que le bastiment qui ne devoit pas sejourner au fort Rupert devoit aller mouiller devant Quichichouanne, dont la prise devenoit pour lors impossible, n’aiant point de chalouppe suffisente pour le transport du canon qui m’estoit (438) absolument nécessaire dans cette occasion. Il est bien vray que le sr. Lallemend m’offrit d’en faire construire un double, mais les vivres me menquoient. Je me determine a l’attaque du fort Rupert que j’esperois enlever avec le bastiment qui y moulloit, pour m’en servir avec succey contre celuy de Quichi-